Les pilules contraceptives combinées associent deux hormones synthétiques : un œstrogène et un progestatif. Leur mécanisme d'action repose sur trois effets principaux : l'inhibition de l'ovulation par blocage de la libération des hormones FSH et LH, l'épaississement de la glaire cervicale qui limite la progression des spermatozoïdes, et la modification de l'endomètre rendant la nidation difficile. Avec une utilisation parfaite, leur efficacité contraceptive atteint 99,7%.
En France, plusieurs marques de pilules combinées sont largement prescrites et disponibles en pharmacie. Parmi les principales, on retrouve :
Ces contraceptifs offrent plusieurs avantages au-delà de la contraception : régularisation des cycles menstruels, diminution des douleurs de règles, réduction du flux menstruel, amélioration de l'acné et diminution du risque de cancer de l'ovaire et de l'endomètre. Certaines pilules peuvent également avoir un effet bénéfique sur la rétention d'eau.
Cependant, les pilules combinées présentent des contre-indications importantes : antécédents de thrombose veineuse ou artérielle, hypertension artérielle non contrôlée, diabète avec complications vasculaires, migraines avec aura, tabagisme après 35 ans, et certaines pathologies hépatiques. Les effets secondaires peuvent inclure des nausées, tensions mammaires, saignements intermenstruels, changements d'humeur et, plus rarement, un risque accru de thrombose.
Les pilules progestatives ne contiennent qu'un seul type d'hormone : un progestatif de synthèse. Contrairement aux pilules combinées, elles n'inhibent pas systématiquement l'ovulation mais agissent principalement en modifiant la glaire cervicale et l'endomètre. Leur prise doit être particulièrement rigoureuse, à heure fixe, avec une fenêtre de tolérance de seulement 3 heures pour la plupart d'entre elles.
Ces contraceptifs sont spécifiquement indiqués pour les femmes qui allaitent, car ils n'affectent pas la production de lait maternel, ainsi que pour celles présentant des contre-indications aux œstrogènes. Elles constituent une alternative sûre pour les femmes de plus de 35 ans fumeuses, celles souffrant d'hypertension artérielle, de migraines avec aura ou ayant des antécédents thromboemboliques.
Parmi les marques populaires en France, on trouve Cerazette, Optimizette (désogestrel), Microval (lévonorgestrel) et Exluton (lynestrenol). La posologie standard est d'un comprimé par jour, en continu, sans interruption entre les plaquettes, de préférence à heure fixe pour maintenir une efficacité optimale.
La contraception d'urgence au lévonorgestrel, commercialisée sous les noms NorLevo ou Plan B, représente la méthode de rattrapage la plus accessible en France. Ce contraceptif d'urgence agit principalement en retardant ou inhibant l'ovulation lorsqu'elle n'a pas encore eu lieu. Son efficacité est optimale dans les 12 premières heures suivant le rapport non protégé, avec un taux de prévention des grossesses d'environ 95%.
L'efficacité du lévonorgestrel diminue progressivement avec le temps : 85% d'efficacité dans les 24 heures, 58% entre 48 et 72 heures. Il est recommandé de le prendre le plus rapidement possible après le rapport à risque, dans un délai maximum de 72 heures. La prise peut s'effectuer à jeun ou pendant un repas, et en cas de vomissements dans les 3 heures suivant l'ingestion, une nouvelle dose doit être prise.
Un avantage majeur de cette contraception d'urgence est sa disponibilité sans ordonnance médicale en pharmacie pour toutes les femmes, y compris les mineures. Les pharmaciens sont tenus de la délivrer et peuvent fournir des conseils sur son utilisation et les mesures contraceptives à adopter par la suite.
L'ulipristal acétate, commercialisé sous le nom EllaOne, constitue une option de contraception d'urgence de nouvelle génération. Ce modulateur sélectif des récepteurs de la progestérone présente une efficacité supérieure et prolongée par rapport au lévonorgestrel. Il maintient son efficacité contraceptive jusqu'à 120 heures (5 jours) après le rapport non protégé, avec un taux de prévention des grossesses d'environ 98% dans les 24 premières heures.
L'avantage principal d'EllaOne réside dans sa fenêtre d'action étendue et sa stabilité d'efficacité dans le temps. Contrairement au lévonorgestrel, son efficacité ne diminue pas significativement entre le premier et le cinquième jour suivant le rapport à risque. Cette caractéristique en fait le traitement de choix pour les situations où le délai de 72 heures est dépassé.
Cependant, l'ulipristal acétate nécessite une ordonnance médicale, ce qui peut constituer un frein à son accessibilité. Il est recommandé de consulter un médecin, sage-femme ou de se rendre dans un centre de planification familiale pour obtenir cette prescription. Un suivi médical est conseillé, notamment pour vérifier l'absence de grossesse si les règles suivantes sont retardées de plus d'une semaine.
L'utilisation de la contraception d'urgence nécessite certaines précautions et un suivi approprié. Ces méthodes ne protègent que du rapport ayant motivé leur prise et n'offrent aucune protection pour les rapports ultérieurs du même cycle. Il est donc essentiel d'utiliser une contraception barrière (préservatif) jusqu'aux prochaines règles ou de débuter une contraception hormonale régulière après avis médical.
Les femmes doivent être informées des signes nécessitant une consultation médicale urgente :
Il est important de souligner que la contraception d'urgence ne doit pas être utilisée de manière répétée comme méthode contraceptive régulière. Son usage fréquent peut perturber le cycle menstruel et s'avère moins efficace qu'une contraception régulière bien suivie. Une consultation contraceptive est recommandée pour choisir une méthode adaptée au mode de vie et aux besoins de chaque femme.
Les préservatifs masculins représentent l'une des méthodes contraceptives les plus accessibles et efficaces. Disponibles en différents matériaux, ils s'adaptent aux besoins et sensibilités de chacun :
En France, toutes les marques reconnues comme Durex, Manix ou Protex disposent de la certification CE, garantissant leur qualité et leur sécurité. Ces préservatifs offrent une double protection : ils préviennent les grossesses non désirées avec une efficacité de 98% en utilisation parfaite, tout en protégeant contre les infections sexuellement transmissibles.
Le préservatif féminin constitue une alternative permettant aux femmes de contrôler leur protection. Il se place dans le vagin avant le rapport et peut être inséré jusqu'à 8 heures à l'avance. Ses avantages incluent une protection étendue des organes génitaux externes et la possibilité d'utilisation pendant les règles. Disponibles en pharmacie sans ordonnance, ils offrent la même efficacité contraceptive que leurs homologues masculins.
Ces dispositifs réutilisables se placent au fond du vagin pour couvrir le col de l'utérus. Leur efficacité optimale nécessite une utilisation systématique avec des spermicides. Un ajustement personnalisé par un professionnel de santé est indispensable pour garantir le bon positionnement et l'efficacité contraceptive. Ces méthodes conviennent particulièrement aux femmes souhaitant éviter les hormones.
Les DIU hormonaux représentent une solution contraceptive de longue durée particulièrement efficace. En France, trois modèles principaux sont disponibles :
La pose s'effectue exclusivement par un médecin ou une sage-femme, généralement en cabinet. Ces dispositifs libèrent une hormone progestative localement, réduisant considérablement les règles et soulageant les femmes souffrant de ménorragies. Leur efficacité contraceptive dépasse 99%.
Nexplanon, seul implant disponible en France, consiste en un bâtonnet flexible inséré sous la peau du bras. Cette intervention rapide, réalisée sous anesthésie locale par un professionnel formé, assure une contraception efficace pendant 3 ans. L'implant peut modifier le cycle menstruel : certaines femmes n'ont plus de règles tandis que d'autres peuvent observer des saignements irréguliers. Le retrait s'effectue facilement à tout moment.
Depo-Provera reste l'injection contraceptive de référence, administrée tous les 3 mois par un professionnel de santé. Cette méthode convient aux femmes ne pouvant utiliser d'œstrogènes ou ayant des difficultés avec la prise quotidienne de contraceptifs oraux. Les injections peuvent entraîner une aménorrhée temporaire et nécessitent une surveillance médicale régulière pour évaluer la densité osseuse lors d'utilisations prolongées.
Les dispositifs intra-utérins (DIU) au cuivre représentent une solution contraceptive efficace et durable sans hormones. Leur mécanisme d'action repose sur l'effet spermicide du cuivre, qui crée un environnement hostile aux spermatozoïdes dans l'utérus. Les ions cuivre libérés altèrent la mobilité des spermatozoïdes et empêchent la fécondation.
En France, plusieurs modèles sont disponibles sur prescription médicale. Le TT380 Standard et le TT380 Short sont particulièrement recommandés, ainsi que les dispositifs Multiload Cu375. Ces stérilets offrent une protection contraceptive optimale pendant une durée pouvant atteindre 10 ans, selon le modèle choisi.
L'absence totale d'hormones constitue le principal atout de cette méthode contraceptive. Les femmes ne subissent aucun effet systémique sur leur organisme, préservant ainsi leur équilibre hormonal naturel. Cette caractéristique convient particulièrement aux femmes présentant des contre-indications aux hormones ou souhaitant éviter leurs effets secondaires.
La réversibilité immédiate représente un autre avantage majeur. Dès le retrait du dispositif par un professionnel de santé, la fertilité retrouve son niveau antérieur sans délai d'attente.
La pose du DIU au cuivre nécessite obligatoirement l'intervention d'un médecin gynécologue ou généraliste formé. Un suivi médical régulier permet de vérifier le bon positionnement du dispositif et de détecter d'éventuelles complications. Une consultation de contrôle est recommandée 4 à 6 semaines après la pose, puis annuellement.
Le choix contraceptif doit s'adapter aux spécificités de chaque période de la vie féminine. Pour les adolescentes et jeunes femmes, la pilule contraceptive ou le préservatif constituent souvent les premières options, permettant une familiarisation progressive avec la contraception. L'implant contraceptif peut également convenir aux jeunes femmes recherchant une solution de longue durée.
Les femmes en couple stable peuvent privilégier des méthodes de longue durée comme le DIU hormonal ou au cuivre. Durant la période post-accouchement et l'allaitement, les contraceptifs progestatifs purs (pilule, implant) ou le DIU au cuivre sont recommandés car compatibles avec l'allaitement maternel.
Votre pharmacien constitue un interlocuteur privilégié pour optimiser votre contraception. Les questions essentielles concernent vos antécédents médicaux, votre mode de vie, et vos préférences personnelles. Il convient également de signaler tous vos traitements en cours pour éviter les interactions médicamenteuses, notamment avec certains antibiotiques ou anticonvulsivants.
Le suivi régulier et le renouvellement en temps opportun garantissent l'efficacité contraceptive. Votre pharmacien peut vous rappeler les dates de renouvellement et vous conseiller en cas d'oubli ou d'effets indésirables.
La Sécurité sociale française prend en charge la plupart des contraceptifs prescrits. Les remboursements varient selon les méthodes :
Les mineures bénéficient d'un accès gratuit et confidentiel à la contraception dans les centres de planification familiale et les pharmacies, sans avance de frais ni accord parental requis.